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Seconde guerre mondiale

1939 : Après diverses missions en Europe, Tillon est désigné pour organiser, en avril, l'évacuation des derniers brigadistes et des républicains espagnols massés dans les ports de Valence et d'Alicante. Hormis un vieux cargo (le Lezardrieux), les bateaux promis par France-Navigation (propriété du PCF) ne sont pas au rendez-vous au moment où les franquistes s'emparent des ultimes positions républicaines. Resté auprès des ses camarades d'infortune, il passe plusieurs jours d'« arrêts » au consulat de France avec le consul, lui même bloqué, avant de pouvoir regagner la France muni du sauf-conduit qui lui est délivré en sa qualité de député. L'ambassadeur était Pétain.
À la suite du Pacte germano-soviétique et de la dissolution tous ses mandats, bascule dans la clandestinité. Frachon lui confie, à l'automne, la tâche de réorganiser le Parti communiste dans le grand Sud-Ouest.

1940 : Condamné, par défaut, à cinq ans de prison pour « reconstitution de ligue dissoute », Charles Tillon est à Bordeaux quand Paul Reynaud, le Président du Conseil qui s'y est réfugié avec l'ensemble du gouvernement démissionne, dans la nuit du 16 au 17 juin. Le 17 à midi, son successeur, Pétain recommande de « cesser le combat ». À l'écoute de ce discours, Tillon l'entend et rédige, le jour même, un véritable «  Appel  » qu'il s'autorise à signer au nom du « parti communiste ». Il y affirme que « le peuple français ne veut pas de l'esclavage, de la misère, du fascisme, pas plus qu'il n'a voulu de la guerre des capitalistes. Il est le nombre. Uni, il sera la force ». « Peuple des usines, des champs, des magasins et des bureaux, commerçants, artisans et intellectuels, soldats, marins, aviateurs encore sous les armes, unissez-vous dans l'action », conclut-il. Le 18 juillet, un nouveau texte dont il est l'auteur réitère l'invitation à l'union « pour chasser à la fois les capitalistes, leur tourbe de valets et de traîtres, et les envahisseurs ». En octobre, Tillon reprend contact avec Frachon. Il est question de l'intégrer dans le triangle de direction du PCF. De retour en région parisienne, en décembre, il participe à l'instauration de rigoureuses règles de clandestinité déjà appliquées dans le Sud-Ouest.

Epstein
Joseph Epstein,
colonel Gilles dans les F.T.P.,
Responsable Île-de-France
René Champhin
René Camphin,
membre du Comité militaire national des F.T.P.

1941-1944 : Installé à Palaiseau en janvier 1941 Tillon appartient avec Frachon et Duclos au secrétariat clandestin du PCF. Au Printemps il supervise les quelques centaines de militants affectés aux groupes de protection de l'Organisation spéciale (OS). Courant septembre création et 1er numéro du journal France D'abord.

Couverture de France D'abord
Couverture de France D'abord

En octobre 41 il crée et prend la Présidence du Comité militaire national (CMN). C'est l’état-major de la résistance armée communiste constitué de l'OS, des « Bataillons de la jeunesse » et d'une très grande partie des « MOI » (Main d'Œuvre Immigrée). Tel est le point de départ des Francs Tireurs et Partisans (FTP) dont la première mention date de février 1942.
Tillon nommé commandant en chef soutient la ligne d’ouverture aux non communistes et définit les consignes de guérilla urbaine et rurale. Il reste à son poste jusqu'à la Libération. Ainsi est-ce sous sa direction que, le 10 août 1944, le CMN donne l'ordre d'insurrection aux FTP parisiens.
19 août 1944, début de l'insurrection générale dans la région parisienne. Le CMN et C. Tillon « prêtent » (mettent sous commandement opérationnel) leurs FTP avec ses meilleurs officiers tels que l'emblématique Colonel Fabien.

Pétri
Louis Pétri,
commandant Loulou dans les F.T.P.,
responsable pour l'Île-et-Vilaine,
la Normandie et le Maine
Armand Simonot
Armand Simonot,
commandant Théo dans les F.T.P.
du maquis Vauban (Morvan)

NB : Le service de Travail Obligatoire (STO) institué par la gouvernement de Vichy (Laval) en février 1943 devait être un régulateur de main d'œuvre pour Hitler mais fut très vite détourné par les travailleurs qui préféraient rentrer dans la clandestinité plutôt que de partir en Allemagne. Il devint un bon réservoir d'hommes pour la Résistance et évidemment les FTP.
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